Nos débuts birmans : Mandalay et Bagan

Notre arrivée en Birmanie a été quelque peu… laborieuse. La route entre Singapour et Mandalay en Birmanie n’étant pas vraiment directe, nous avions une escale d’une vingtaine d’heures à Bangkok. Du coup on s’est pris un petit hôtel juste à côté de l’aéroport pour passer la nuit et repartir rapidement le lendemain matin pour notre vol prévu à 11h. Réveil à 7h, embarquement pour la navette à 8h, arrivée à l’aéroport à 8h20, on est laaaaaarge ! Vous saviez qu’il y avait un deuxième aéroport à Bangkok ? Nous, on s’en est rendu compte lorsqu’il a fallu enregistrer nos bagages. Heureusement, Don Mueang Airport n’est qu’à 45 km de Bangkok-Suvarnabhumi Airport et on a une heure dix pour y aller #ironie. On a eu la chance de tomber sur un pilote de taxi, qui nous a joué un remake de Taxi à Bangkok à coup de slaloms entre les voitures et de raccourcis bien sentis. On ne peut pas vous dire à quelle vitesse on allait puisque son compteur ne fonctionnait pas, mais on est arrivé à destination 10 minutes avant la fermeture de l’enregistrement, délesté d’un bon litre de transpiration. La Birmanie se mérite !

Nous avons passé un jour et demi à Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays, qui n’est pas très jolie avouons-le. Il y a quelques belles pagodes (ndlr : lieu de culte pour les croyants de la religion bouddhiste prenant l’aspect d’une tour de plusieurs étages caractérisée par un toit évasé ou en épi) à visiter, l’occasion pour Mélina d’apprendre à mettre un longyi, un vêtement traditionnel birman, puisque son nouveau short est trop court pour rentrer dans les lieux sacrés. Il y a aussi des fabriques de feuilles d’or ou de cigares. Nous avons également monté (et descendu) pieds nus les 1700 marches de la colline de Mandalay pour profiter de la vue sur la ville. Nous sommes tombés sur un vieux birman, dont les yeux se sont grand ouvert lorsque nous lui avons dit que nous étions français. Grand fan de foot, il ne jurait que par Zidane et Cantona. Il nous a même parlé de Chirac, lors de la remise de la Coupe du Monde 1998. Julien lui a parlé du Poiré-sur-Vie, mais il ne semblait pas connaitre #bizarre.

Pas forcément séduits par Mandalay, notre côté kamikaze nous a poussés à louer un scooter pour aller explorer les environs. La conduite dans les rues birmanes est assez sportive, vu qu’il n’y’a pas de règle, ça se joue souvent à celui qui a le plus gros klaxon. Mais ça en valait vraiment la peine. Nous nous sommes (volontairement) perdus dans Amarapura et Inwa, les petits villages alentour pour découvrir le quotidien des locaux. Les ateliers de tissage et de teinture, des parties de foot entre moines, des sourires, des sorties d’école à vélo, des sourires, des pécheurs, des temples perdus dans la forêt, des sourires, des femmes qui cuisinent, des enfants qui jouent… la vie birmane tout simplement. Nous avons même pu rejoindre le pont d’U Bein, le plus long pont de teck du monde (1,2 km) que les passionnés de Pékin Express reconnaitront, pour assister au coucher de soleil depuis un bateau de pêcheur #romantisme. Un peu moins romantique, Julien a claqué au moins 70 centimes dans une coupe de cheveux chez un coiffeur local. Un vrai moment d’immersion !

Le lendemain nous avons pris le bateau pendant une douzaine d’heures sur le fleuve Irrawaddy pour rejoindre Bagan, l’un des plus beaux sites archéologiques d’Asie. Sur environ 50 km2, on trouve plus de 2000 temples de briques rouges, tous millénaires. C’est un site assez fantastique, qui forcément attire de plus en plus de touristes. Donc il y a deux manières possibles de le visiter. Soit vous allez sur les principaux temples, et la visite se déroule de cette façon :

Oh un temple ! On gare le scooter, on sort l’appareil, on retire nos chaussures, on passe devant les vendeurs : « Postcard ? » non, « Pantalon ? » non, « collier ? » non, « foulard ? » non, on attend que les chinois en terminent avec leurs selfies, on photographie le Bouddha, on fait le tour du temple, on repasse devant les vendeurs « Foulard ? » non, « Collier ? » non, « pantalon ? » non, « Postcard ? » non. On cherche nos chaussures, ah on s’est gouré de sortie. On se retape les vendeurs (vous connaissez le refrain) on remet nos chaussures, on range l’appareil dans le sac et on reprend le scooter. Pas génial.

Ou alors vous faites comme nous, vous prenez votre super scooter électrique et vous sillonnez les chemins en sables sur lesquels les cars ne peuvent pas se rendre, à la recherche de petits temples beaucoup plus confidentiels. Là, c’est génial. Bon, vous enlevez toujours vos chaussures, sortez l’appareil photo, mais aussi la lampe frontale (merci Anaïs). Vous vous mettez dans la peau d’un explorateur et vous inspectez tous les coins du monument. Avec de la chance, vous trouvez un escalier caché, souvent étroit, qui vous emmènera sur le toit, endroit idéal pour admirer toute la beauté du site. Une fois que vous avez trouvé le spot, vous le notez et vous y revenez le matin pour le lever de soleil et celui des montgolfières (#romantismebis) ou le soir pour admirer son coucher (#romantismeter). Bien évidemment, sous réserve que la batterie de votre scooter électrique ne vous lâche pas en plein milieu de nulle part et ne vous oblige à faire trois kilomètres dans la nuit à pieds à la lueur de la frontale en poussant votre monture. Oui, ça peut arriver, on est bien placé pour le savoir !

Bagan ce n’est heureusement pas que des temples, sinon ça peut vite devenir lassant. Nous avons pu faire le marché local. Mélina, s’est fait poser du thanaka sur les joues, une espèce de pâte jaune à base d’écorce que toutes les birmanes portent pour protéger leur peau du soleil. Le jaune lui va mieux que le orange. On a aussi assisté à un match de cane ball, le sport national birman. C’est un peu comme jouer au volley, mais avec les pieds et avec une balle tressée de la taille d’un ballon de hand. C’est assez acrobatique et très spectaculaire à regarder. On a failli oublié, on est tombé sur un car de touristes suisses, qui nous ont payé un pastis au milieu des pagodes et ça on ne doit pas être nombreux à l’avoir fait !

On vient d’arriver à Kalaw, point de départ de trois jours et 60 km de trek pour rejoindre le lac Inle. On vous racontera tout ça bientôt… si on y survit !

Mélina et Julien, qui après 20 repas à base de riz, ont craqué pour une pizza et un burger !

Pour voir nos (très) nombreuses photos, c’est par là